Avant chaque été, les magazines et publicités nous bombardent de messages miracles « Perdez 5 kilos en 10 jours », « Grâce au régime à base de soupes détoxifiez votre organisme », « Ne mangez plus et vous maigrirez ! »….J’exagère à peine malheureusement…

Le régime minceur, face à une sorte de diktat de l’apparence, est devenu l’arme absolue dans nos sociétés modernes pour lutter contre les quelques kilos pris en hiver ou contre ceux repris suite à un précédent régime…

Et pourtant la notion de diète et d’apparence physique ne datent pas d’aujourd’hui…Dans toute l’histoire, le rapport au corps a évolué, ancré dans des modèles propres à chaque époque!

Prenez le temps de découvrir cette évolution, au travers de cet article qui retrace les grandes étapes de la relation au corps et au poids…Et qui laisse le questionnement ouvert aux modèles actuels !

1/ A l’origine, il était la vie

Athlete grec

 

 

 

 

 

 

 

Durant la Préhistoire, le modèle féminin correspondait majoritairement à celui des Vénus Paléolithiques (de 35 000 à 12 000 ans avant JC). Le corps des femmes était marqué par des formes très généreuses de leurs seins, hanches, fesses et ventre comme symbole de la fertilité, de la Maternité. Elles étaient sans doute la femme fantasmée par les hommes, capable de donner la vie et donc d’assurer une descendance.

Dans la Grèce Antique, il était essentiel de travailler la perfection de son corps. Cette dernière était le reflet de la noblesse de son âme, incarnée par la locution « kalos kagathos » signifiant « beau et bon ». Le modèle idéal : l’athlète grec, véritable harmonie entre le corps et l’esprit.

A cette époque, le corps se devrait d’être équilibré, ni trop maigre, ni trop gras. Les femmes trop maigres, jugées décharnées étaient moquées. Les hommes trop gras étaient dénigrés car jugés non dignes de se battre. (source Florence Gherchanoc, historienne).

Au Moyen Age, où la famine était régulière, l’embonpoint caractérisait une forme de « richesse » et donc de statut pour l’homme.

Le bourgeois et le Noble de l’époque pouvaient alors se permettre d’exposer un certain « ventre », symbole de puissance et de force. A l’inverse, les femmes se devaient d’être des modèles fragiles, légers, voire frêles…Avec toutefois quelques rondeurs bien placées (bras, joues, poitrine), signes de bonne santé.

C’est là qu’apparaissent les premiers canons de beauté marqués par la taille fine et le buste menu.

2/ Le XVIème siècle, le tournant du corset…

Le rapport au corps s’est mis à évoluer considérablement à partir du XVIème siècle avec ses « violences » imposées au corps et au métabolisme !

corset

 

 

 

 

 

 

 

 

Au XVIème siècle, au-delà de craie, de vinaigre, de citron avalés par ces Dames pour « assécher les humeurs » et garder la ligne (source Georges Vigarello, historien), c’est le corset qui les aide à paraitre toujours plus fines, quitte à souffrir le martyr.

Au XIXème siècle, au-delà de la taille fine, apparaitra le besoin d’une cambrure exagérée que le corset aide encore à accentuer…Organes comprimés, muscles atrophiés et peau irritée par ce laçage excessif…que ne ferait-on pas à l’époque pour être belle, quel qu’en soit le prix !

Avoir un appétit d’oiseau à l’époque était synonyme d’élégance. « Une dame ne devrait jamais être vue en train de manger ou de boire » (Byron, 1812). La chair et la nourriture à outrance appartenaient aux vulgaires, aux femmes légères, aux prostituées de l’époque, tandis que restriction alimentaire et minceur étaient l’apanage des milieux aisés.

Au siècle des Lumières, l’idée de sculpter sa silhouette est apparue, avec la prise de conscience que Dieu n’est plus tout puissant et qu’il n’est plus là pour définir l’état de l’homme. L’humain devient alors responsable de son apparence, qu’il a le pouvoir d’améliorer. Les promenades hygiéniques, le matin et le soir, deviennent des modèles d’activité physique.

La pression sur le physique des femmes ne va plus cesser de s’intensifier à partir de cette époque.

3/ A partir du XIXème siècle, les outils de l’apparence

1920

 

 

 

 

 

 

 

 

A la fin du XIXème siècle, l’apparition du pèse-personne automatique dans les foyer va devenir l’objet contrôleur par excellence de son poids et de son apparence.

A partir du XXème siècle, ce sont les miroirs à pieds ou psychés qui permettent de s’observer sous toutes les coutures et de pouvoir réagir si le reflet rendu ne convient pas. Après avoir été un élément de la chambre à coucher, le miroir gagne sa place dans la salle de bain, devenant un objet indispensable pour scruter son corps.

En 1918, l’Américaine Lulu Hunt Peters publie l’ouvrage « Diet and Health: With Key to the Calories », premier livre popularisé sur les régimes.

Cette médecin instaure les calories comme unité de mesure pour calculer l’énergie d’un aliment.

Pour réussir à perdre du poids, elle conseille de penser ses repas en termes énergétiques : « Désormais, vous mangerez des calories de nourriture. » Une approche anxiogène déconseillée depuis par de nombreux nutritionnistes.

En 1920, aux Etats-Unis, le magazine Vogue prône l’idéal féminin représenté par « une silhouette svelte et sportive. Les membres fins et musclés, sans graisse parasite, la figure énergique et ouverte : voilà l’idéal de la beauté féminine ». A cette époque apparaissent les premiers messages anti-sucres, anti-féculents, anti-gras

De nombreux régimes minceurs ont ainsi eu leur moments de gloire promettant kilos vite perdus pour obtenir une silhouette de rêve : régime hyper protéiné, régime cétogène, régime dissocié…et j’en passe.

La problématique de cette pression extrême mise sur le corps des femmes et des hommes, connait encore de nombreuses dérives et pose sérieusement question aujourd’hui.

corps avant tout

 

 

 

 

 

 

 

 

Les canaux de diffusion de type réseaux sociaux ont popularisé et exposé des modèles abusant parfois de filtres, de Photoshop et d’images totalement retravaillées…créant une fausse réalité et de faux modèles pour les jeunes adolescents en plein développement ou les jeunes adultes.

Actuellement, l’une des dernières modes est une forme d’exhibition de biceps, d’abdominaux sculptés et de fessiers hyper-musclés qu’il faudrait suivre pour obéir à une forme d’idéal physique…souvent associé à des régimes hyper-protéinés.

Ce modèle mis en avant par la pratique d’un fitness très intensif, soit disant accessible à tous, pose une vraie question de fond : jusqu’où les gens sont prêts à aller pour se sentir « beau » et avoir un corps parfait ? quelle souffrance sont-ils prêts à endurer pour une simple apparence ?

Jusqu’où va aller cette quête de perfection et quels effets à long termes vont avoir les régimes contraignants suivis par toutes ces communautés ?

Je laisse à ce stade le questionnement ouvert, car il me faut plusieurs articles pour aborder chacun des régimes dans le détail, avec leurs avantages et inconvénients.

Pour vous aider à mieux comprendre tout cela, je partagerai avec vous dans une série de prochains articles :

  • Les principaux régimes minceurs, avec leurs avantages et inconvénients, en m’appuyant sur des données purement scientifiques.
  • L’impact des régimes sur le métabolisme.
  • Ma vision des régimes, et notamment pourquoi je considère qu’ils ne peuvent pas être efficaces sur le long terme.
  • L’importance de se faire accompagner dans sa démarche pour perdre du poids par des professionnels sérieux et connaisseurs.

 

N’hésitez pas à me laisser vos questions en commentaires.